Marchin, Modave, Clavier — Les week-ends du 31 Juillet au 29 Août 2021
Le hameau de Linchet
Stéphanie Roland (BE)
Nouvelle Vague et îles fantômes… « Nouvelle Vague évoque pour moi avant tout un moment de rupture entre roman et cinéma, qui ouvre le medium à une diversité de narrations possibles. On voit apparaître une nouvelle façon de produire, de tourner… Très jeune, vers sept ans, je voulais réaliser des films mais cela me semblait être une industrie inaccessible or j’ai réalisé en grandissant que tout est possible, cette liberté est vertigineuse et cette pulsion nourrit ma pratique d’essais vidéos et filmés. Mon travail photographique est très intimement lié au cinéma et à ses codes. (…) La vague c’est aussi l’eau et la mer, un thème récurrent dans mes travaux récents et plus particulièrement dans mes recherches sur les îles fantômes. Depuis 2019, j’ai entamé un travail sur ces îles (documents, images, films, vidéos, sons, sculptures, etc). Une île fantôme est une île dont l’existence, admise et mentionnée sur des cartes pendant un certain temps (parfois des siècles), en a été ensuite retirée parce qu’il a été prouvé qu’elle n’existait pas. De nombreuses causes peuvent expliquer ces fictions géographiques: intérêts géopolitiques et économiques, copyright cartographique, ru- meurs, mèmes, hoax, légendes, etc. » (SR)
Stéphanie Roland (1984, Colonia), artiste visuelle, expose régulièrement son travail sur le plan international, du Louvre à la Biennale de Venise, via le Musée Benaki (GR) ou la Biennale d’Art de Kampala (UG). Lauréate de nombreuses bourses, elle a également été nominée pour les prix HSBC photographie, Oskar-Barnack/Leica, le Grand Prix Images du festival de Vevey ou le Salomon Foundation Award.
Aline Héau (F)
Aline Héau pratique une technique ancienne : le cyanotype,
« l’un des tout premiers procédés de tirage, et aussi l’un des plus résistants dans le temps, mis au point en 1842 par Sir John Herschel, pionnier de la photographie, chimiste et astronome. Le cyanotype est un procédé ferrique complexe, basé sur une solution sensible aux UV qui, une fois exposée et rincée, donne cette couleur bleue unique. La particularité de mon travail réside dans les matériaux que j’emploie. » Si l’on trouve souvent des cyanotypes sur papier aquarelle ou sur tissu, Aline Héau opte pour des tirages sur verre, qui nécessitent d’ajouter à la mixture photosensible un liant épais et stable, pour un résultat somptueux, où un bleu profond joue avec la lumière dans la transparence du verre. La photographe produit des images uniques à partir de végétaux et minéraux disposés sur la sur- face photosensible (photogramme), d’images numériques ou de négatifs anciens (tirage par contact). Elle dispose également d’une grande collection de photographies anonymes du début du XXe siècle, le « Chronoscaphe », qui est également une source pour les tirages proposés ici.
Son projet d’installation en plein air, conçu pour la Biennale, est d’intégrer des tirages photographiques sur plaque de verre dans l’espace d’exposition. « Chaque plaque est doublée pour protéger la gélatine qui sert de substrat. Le petit format permet la suspension dans les airs. Mon idée ici est de créer un mobile de ces petites plaques, par dizaines. Attachées sur des fils, eux-mêmes sur une branche, elles peuvent tourner librement dans le vent, refléter le soleil, déposer au sol leur ombre bleue, changeante… »