Xe BIENNALE DE PHOTOGRAPHIE EN CONDROZ
Marchin, Modave, Clavier — Les week-ends du 31 Juillet au 29 Août 2021

Le laminoir
Le cincle-plongeur

Le laminage est le procédé par lequel les tôles sont progressivement amincies pour obtenir l’épaisseur souhaitée. Elles passent entre deux cylindres tournant en sens inverse l’un de l’autre et qui les compriment : le laminoir. Le bâtiment qui abritait le laminoir de l’entreprise Dufrenoy-Delloye et Cie possède un charme certain. Ses murs en moellons de grès ocre sont rehaussés de briques rouges tout autour des baies et aux rives. Des morceaux de poutrelles métalliques consolident les murs qui supportaient le poids des cisailles volantes coupant les bandes de tôle en longueurs prédéterminées à la sortie des cylindres. La haute cheminée qui s’élevait au-dessus du toit a été démontée de peur qu’elle ne s’effondre, mais sa base subsiste, cachée dans le bâtiment.

Peu après l’ancien laminoir se trouve un site de grand intérêt ornithologique. Comme certains cours d’eau rapides de Wallonie, le Hoyoux accueille un oiseau singulier : le cincle plongeur. De la taille d’un petit merle, facilement reconnaissable à sa teinte sombre et son plastron blanc, cet oiseau ne quitte jamais la rivière dans laquelle il plonge inlassablement pour s’y nourrir de micro-organismes. Ainsi, il construira toujours son nid (une boule de mousse dont l’intérieur est en forme de cuvette) au-dessus de l’eau, notamment dans des cavités artificielles. Et pour cause, à la sortie du nid, les jeunes cincles commencent par apprendre à nager avant de voler !

La qualité de l’eau et sa richesse en micro-organismes nourriciers (larves d’insectes, petites crevettes d’eau douce…) sont primordiaux pour sa survie. On dit de lui qu’il est un « bio-indicateur » : plus les rivières sont propres et riches en organismes vivants, plus la population de cincles y est dense.

Dans le bassin du Hoyoux, un projet participatif de suivi des nidifications du cincle plongeur a été mis sur pied. Avec l’aide du Contrat de Rivière Meuse Aval, des bénévoles vérifient tous les printemps si des sites naturels et des nichoirs installés par l’équipe accueillent des couples de cincles, et si des juvéniles prennent leur envol. L’un de ces sites se trouve dans une cavité du mur de berge juste en aval de la passerelle de l’ancien laminoir… saurez-vous le repérer ? Dans tous les cas, nous vous invitons au plus grand respect de cet oiseau emblématique de nos rivières.